Le Fond Monétaire International vient de décider de ne pas donner au pays le cinquième versement de son aide pour la Facilité de la Réduction de la Pauvreté et de la Croissance (FRPC) d?un montant de 12 millions de dollars. La cause officielle est encore une fois le financement opaque de l?avion présidentiel Air Force One de Marc Ravalomanana. Quant à la cause officieuse?
Le 9 janvier dernier, le FMI avait, représentée à Madagascar par Pierre Van Den Boogaerd, déclaré attendre une note explicative de la Direction du Budget malgache pour savoir d?où exactement proviennent les fonds qui ont été levé pour l?achat d?un montant de 60 millions de dollars de Force One, l?avion-joujou du Président Marc Ravalomanana. Le Ministère du budget avait alors annoncé un report de crédit non utilisé en 2008, ainsi qu?il avait quelques jours plus tard fait mention de l?achat de la moitié de la somme (soit 30 millions de dollars) par Marc Ravalomanana lui-même. Il faut croire que ces explications scabreuses n?ont pas réussit à convaincre le Fond Monétaire Internationale.
En décidant de bloquer un versement de 12 millions de dollars, le FMI indique clairement son désaccord avec la politique budgétaire de Marc Ravalomanana. Que cela intervienne en pleine crise politique, à un moment où justement ce dernier est fragilisé par l?insurrection menée par Andry Rajoelina est-elle un hasard ?
Toujours est-il que les conséquences de ce blocage du FMI sont lourdes. Car c?est bien plus que les 12 millions de dollars du FMI qui vont passer sous le nez du gouvernement malgache. En effet, la décision du FMI fait boule de neige avec tous les autres bailleurs de fonds de Madagascar. L?Union Européenne, la Banque Mondiale, l?Agence française de développement, la Coopération Allemande, tous ces organismes qui versent un montant considérable d?aide à Madagascar chaque année (35 millions de dollars d?après RFI) ont décidé eux aussi de fermer les robinets.
Plus qu?une réelle suite aux mesures prises par le FMI, ne serait-ce pas là une inflexion du soutien envers Marc Ravalomanana de la part des institutions internationales, à un moment décisif dans la crise politique qu?il connaît aujourd?hui ?