Deux fourgons de polices ont débarqués dans la nuit de samedi à dimanche pour fermer la chaîne de télévision privée Viva. Une atteinte pure et simple du gouvernement malgache envers la liberté d?expression.
La cause de la fermeture de la chaîne de télévision privée Viva est simple : elle a diffusé un publi-reportage de l?ancien Président de la République malgache Didier Ratsikara. Ce dernier, après ses 25 années de présidence, vit en exil en France de 2002 suite à la réélection houleuse de Marc Ravalomanana en 2006.
Le publi-reportage qu?a diffusé la chaîne privée Viva avait pourtant déjà été retransmit par d?autres chaînes de télévision, radio ou journaux privés.
Le gouvernement malgache, dans une lettre très laconique adressé à la chaîne Viva, explique son geste par le fait que le discours de Didier Ratsikara dans cette interview sous forme de publi-reportage pouvait être susceptible d?atteinte à l?ordre et à la sécurité publique. « Il n'y avait pas de provocations dans son discours. Ce qui a gêné, c'est qu'il parle sur Viva » Explique Andry Rajoelina, président de la chaîne.
Le problème est bien entendu politique. De plus, le Président de la chaîne Viva, Andry Rajoelina est également maire d?Antananarivo, mairie qu?il a gagné il y a un an face au candidat du parti présidentiel.
Le gouvernement malgache mené par Marc Ravalomanana fait donc preuve d?une véritable censure éhontée vis-à-vis de la presse indépendante de son pays. Ce contrôle des médias renforce l?objectivité du classement mondial de la liberté de la presse établit par Reporters Sans Frontière, puisque entre 2007 et 2008 Madagascar à perdue 33 place, passant de la 62 ème place à la 95 ème ! Si le gouvernement malgache continue dans ce sens, en brimant les médias privés et indépendants, on a fort à parier que Madagascar deviendra dans quelques années le pays de l?Océan Indien le plus mal classé par Reporters Sans Frontières.